L’affaire Ashley Madison

Vous le savez sûrement déjà, tant l’affaire a été relayée dans les médias, le site de rencontres adultères Ashley Madison a été piraté durant le mois de juillet. Le groupe de pirates se faisant appeler « The impact team » a ensuite dévoilé mi-août, de nombreux fichiers concernant le site et ses utilisateurs.

Outre l’identité de millions d’utilisateurs, ces fichiers ont aussi dévoilé le fait que Ashley Madison mentait sur de nombreux points. Ce piratage serait également à l’origine d’une extorsion de fonds, de suicides et de divorces. Décryptons cela de plus près pour mieux comprendre l’affaire.

Une publicité mensongère

Avant de se faire pirater, le site de rencontres Ashley Madison revendiquait environ 37 millions de membres, dont 5,5 millions de femmes. Cela en faisait l’un des sites de rencontres les plus importants. Cependant, le piratage a révélé la supercherie. En effet, Ashley Madison est désormais accusé d’avoir fait de la publicité mensongère.

La vérité est en effet moins glorieuse pour le site. Déjà il est accusé d’avoir lui-même créé de nombreux faux profils puisqu’il suffit d’une simple adresse, mais sans vérification qu’elle existe réellement, pour créer un compte. D’ailleurs, cela avait déjà fait office d’un procès par une employée qui s’était plainte en 2012 de douleurs au poignet après avoir été recrutée pour créer un millier de faux profils féminins.

De plus, le piratage montre également que le site était surtout fréquenté par des hommes, puisque seules 12 000 femmes étaient réellement actives sur le site, et seulement 2 049 d’entre elles ont utilisé le système de discussion instantané contre 11 millions d’hommes.

Ashley Madison a également menti à ses utilisateurs en proposant un service payant pour supprimer toutes les données d’un profil. Or, il semblerait que le site gardait tout de même une copie des profils.

Extorsion de fonds, suicides, divorces, démission

Ce piratage du site de rencontres Ashley Madison continue d’avoir des effets négatifs, non seulement pour le site, mais également pour ses utilisateurs. Ainsi, de nombreux utilisateurs se sont réunis pour réclamer 509 millions d’euros au groupe gérant le site, Avid Life Media. Récemment, le PDG de ce groupe, Noel Biderman, a démissionné.

Il y aurait également eu de nombreuses tentatives d’extorsion de fonds auprès de certaines utilisatrices. Un mail envoyé à l’utilisateur, la menace de dévoiler l’inscription à sa famille, son employeur et ses amis, si l’utilisateur ne paie pas la somme de 1,05 bitcoin, soit 200 euros. D’ailleurs, ce piratage aurait déjà abouti à de nombreux licenciements et divorces. Aux Etats-Unis, l’adultère est une cause de licenciement pour les fonctionnaires et les soldats. Plus grave encore, deux personnes se seraient suicidées suite à cette affaire, même si rien ne prouve qu’elles ont mis fin à leur vie pour cette raison.

Parmi les profils dévoilés, il y a notamment celui de Josh Duggar, une star de la télé américaine, connue pour être ultraconservateur, fervent religieux et grand défenseur des valeurs familiales. Il a reconnu avoir utilisé le site Ashley Madison et s’est déclaré comme « le plus gros hypocrite de la terre ».

L’affaire Ashley Madison continue donc de faire parler d’elle, parfois de façon amusante, et parfois de façon plus tragique. Que ce soient les pirates, les gérantes du site ou certains utilisateurs comme Josh Duggar, tous sont fautifs. Les premiers parce que ça ne se fait pas de dévoiler la vie privée de millions d’utilisateurs et de faire du chantage dessus. Les deuxièmes, car ils faisaient de la publicité mensongère et trompaient leurs clients. Et les derniers, parce que critiquer les façons de faire de certaines personnes quand on le fait soi-même c’est totalement hypocrite.